Différences entre les versions de « Apprentissage »
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== | == Définition == | ||
L'apprentissage, dans un contexte général, se réfère au '''processus par lequel une personne acquiert des connaissances, des compétences, des attitudes ou des comportements'''. C'est un aspect fondamental du développement humain et peut se produire de différentes manières tout au long de la vie. Voici quelques formes d'apprentissage courantes : | |||
* '''Apprentissage formel''' : Il se déroule dans un cadre structuré, tel qu'une école, une université ou un programme de formation. Cela peut inclure l'enseignement par des enseignants, des conférences, des manuels, etc. | |||
* '''Apprentissage informel''' : Il se produit sans structure formelle, souvent par l'expérience quotidienne, l'observation, les interactions sociales et l'auto-apprentissage. Par exemple, apprendre en observant quelqu'un faire quelque chose ou en expérimentant soi-même. | |||
* '''Apprentissage expérientiel''' : Cela implique l'apprentissage par l'expérience directe. Les individus apprennent en faisant quelque chose plutôt qu'en l'apprenant théoriquement. Cela peut inclure des activités telles que des stages, des projets pratiques, etc. | |||
* '''Apprentissage en ligne''' : Avec l'avènement de la technologie, de nombreuses personnes acquièrent des connaissances par le biais de cours en ligne, de tutoriels vidéo, de webinaires et d'autres ressources disponibles sur Internet. | |||
* '''[[Apprentissage#Essai et Erreur|Apprentissage par essais et erreurs]]''' : Les individus apprennent en essayant différentes approches, en faisant des erreurs et en ajustant leur comportement en conséquence. C'est un processus souvent associé à l'expérimentation. | |||
'''L'apprentissage est un processus dynamique et continu qui peut se produire de manière consciente ou inconsciente. Il est essentiel pour le développement personnel, professionnel et social.''' | |||
== Courants théoriques == | |||
=== 4 grandes visions théoriques classiques<ref>http://www.sietmanagement.fr/theories-de-lapprentissage-individuel-transmettre-construire-echanger-j-piaget-l-vygotksi/</ref> === | |||
* '''apprendre c’est transmettre''' des savoirs, en renforçant des comportements (le '''béhaviorisme'''); | |||
* '''apprendre c’est traiter de l’information''', par les mécanismes mentaux internes constitutifs de la pensée et de l’action (le '''cognitivisme'''). | |||
* '''apprendre c’est construire''' des images de la réalité dans des situations d’action (le '''constructivisme'''); | |||
* '''apprendre c’est échanger''' du sens, dans des rapports sociaux (le '''socio-constructivisme'''). | |||
==== Béhaviorisme ==== | ==== Béhaviorisme ==== | ||
* Comprendre et Retenir | * '''Comprendre et Retenir''' | ||
* Faits et procédures | * Faits et procédures | ||
* L'apprentissage est un processus lié au fait de réagir à un stimuli externe | * L'apprentissage est un processus lié au fait de réagir à un stimuli externe | ||
''Auteurs : Thorndike, Pavlov, Watson, Guthrie, Hull, Tolman, Skinner'' | ''Auteurs : Thorndike, Pavlov, Watson, Guthrie, Hull, Tolman, Skinner'' | ||
<youtube>ljYRbx4XipQ&t=86s</youtube> | |||
==== Cognitivisme ==== | ==== Cognitivisme ==== | ||
* Créer et Evaluer | * '''Créer et Evaluer''' | ||
* Raisonnements, Procédures et Résolution de problèmes | * Raisonnements, Procédures et Résolution de problèmes | ||
* L'apprentissage est un processus d'acquisition et de mémorisation d'information | * L'apprentissage est un processus d'acquisition et de mémorisation d'information | ||
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==== Constructivisme ==== | ==== Constructivisme ==== | ||
* Analyser et Appliquer | *'''Analyser et Appliquer''' | ||
* Concepts et résolution de problèmes | * Concepts et résolution de problèmes | ||
* L'apprentissage est un processus de construction d'une réalité subjective | * L'apprentissage est un processus de construction d'une réalité subjective | ||
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''Auteurs : Dewey, Montessori, Strzeminski, Piaget, Vygotsky, Heinz von Foertster, Bruner, Simon, Watzlawick, Ernst von Glasersfeld, Morin'' | ''Auteurs : Dewey, Montessori, Strzeminski, Piaget, Vygotsky, Heinz von Foertster, Bruner, Simon, Watzlawick, Ernst von Glasersfeld, Morin'' | ||
==== Socio | ==== Socio Constructivisme ==== | ||
'''Le socioconstructivisme est une théorie de l'apprentissage qui met l'accent sur le rôle crucial de l'interaction sociale dans le processus d'acquisition des connaissances'''. Cette approche pédagogique considère que la construction du savoir résulte d'une collaboration entre les individus, plutôt que d'une transmission directe d'informations par un enseignant. | |||
Voici quelques principes clés du socioconstructivisme : | |||
* '''Interaction sociale''' : Selon le socioconstructivisme, l'apprentissage est favorisé par l'interaction sociale. Les individus apprennent en interagissant avec leurs pairs, en discutant, en échangeant des idées, et en participant à des activités de groupe. | |||
* '''Zone proximale de développement (ZPD)''' : Cette notion, introduite par le psychologue russe Lev Vygotsky, est centrale dans le socioconstructivisme. La ZPD représente la différence entre ce que l'apprenant peut faire seul et ce qu'il peut faire avec l'aide d'un enseignant ou de pairs plus compétents. L'idée est de guider les apprenants dans cette zone pour favoriser leur développement. | |||
* '''Apprentissage collaboratif''' : Les approches socioconstructivistes encouragent l'apprentissage collaboratif, où les apprenants travaillent ensemble pour atteindre un objectif commun. Cela peut se faire à travers des discussions, des projets de groupe, des activités coopératives, etc. | |||
* '''Construction active du savoir''' : Les apprenants ne sont pas de simples réceptacles passifs d'informations, mais des participants actifs dans la construction de leur propre savoir. Ils construisent leur compréhension en intégrant de nouvelles informations avec leurs connaissances préalables et en les reliant à des expériences concrètes. | |||
* '''Contextualisation''' : Le socioconstructivisme met l'accent sur la pertinence du contexte dans lequel l'apprentissage a lieu. Les connaissances sont mieux assimilées lorsqu'elles sont ancrées dans des situations concrètes et significatives pour les apprenants. | |||
En résumé, '''le socioconstructivisme met en avant l'idée que l'apprentissage est un processus actif et social, où les interactions entre les individus jouent un rôle crucial dans la construction du savoir'''. Cette approche a des implications importantes pour la conception des environnements éducatifs, encourageant des méthodes d'enseignement qui favorisent la collaboration, l'interaction sociale et la participation active des apprenants. | |||
''Auteurs : Vygotsky...'' | |||
=== Auxquelles s'ajoutent... === | |||
=== Cognition située et partagée === | ==== Cognition située et partagée ==== | ||
* application en situation | * '''application en situation''' | ||
* ''"La cognition située est une théorie qui pose le principe que le savoir est inséparable de l'action. Par conséquent, toute connaissance est située dans une activité qui est liée aux contextes sociaux, culturels et physiques."''<ref>https://www.wikiberal.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_cognition_situ%C3%A9e</ref> | * ''"La cognition située est une théorie qui pose le principe que le savoir est inséparable de l'action. Par conséquent, toute connaissance est située dans une activité qui est liée aux contextes sociaux, culturels et physiques."''<ref>https://www.wikiberal.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_cognition_situ%C3%A9e</ref> | ||
''Auteurs : Schuman, Lave, Wenger'' | ''Auteurs : Schuman, Lave, Wenger'' | ||
=== Cognition Sociale === | ==== Cognition Sociale ==== | ||
* '''Concepts et problèmes''' | |||
* Par les termes mêmes, la cognition sociale renvoie à l'approche cognitiviste en psychologie. Dans cette perspective, '''les objets sociaux font l'objet de représentations mentales de type schémas''' (c’est-à-dire des éléments caractéristiques, les attributs prototypiques et des exemplaires). '''Par exemple, le concept de professeur s'inscrirait dans un schéma possédant des attributs comme l'autorité, le savoir et des exemples de professeurs qui nous ont marqués.''' Or selon la théorie cognitiviste, l'activation d'un concept (par un élément du contexte, par une réminiscence active, ou autre) est censée faciliter l'accessibilité à son schéma et aux concepts qui lui sont liés. '''Ainsi, dans la sphère sociale, l'interaction avec un individu donné activerait une série de schémas qui eux-mêmes influenceraient notre cognition sociale par ce qu'ils évoquent.''' Par exemple, si l'on nous présente un individu comme étant professeur, notre jugement pourrait se trouver biaisé par le schéma activé par ce concept : cet individu nous semblera savant ou autoritaire en fonction des représentations mentales associées au schéma activé. | |||
* Cette perspective offre ainsi '''une explication aux phénomènes de préjugés, de racisme,''' mais aussi d'amitié... | |||
**voir aussi sur ce point <ref>Le laboureur et les mangeurs de vent - Boris Cyrulnik, Odile Jacob EAN : 9782415001360</ref> | |||
==== Connectivisme ==== | |||
* '''Reconnaitre et connecter''' | |||
* L'apprentissage est '''un processus de connection de noeuds spécialisés renvoyant à des sources d'information''' | |||
*L'apprentissage se fait '''par le biais de toutes les interactions permises par les réseaux''' | |||
''Auteurs : George Siemens ( '''incluant également Vygotsky, Papert Clark et le Constructivisme Social''')'' | |||
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|[[Fichier:Théories de l'apprentissage.jpg|alt=Théories de l'apprentissage : les liens entre l’apprentissage et l’enseignement|vignette|500x500px|Théories de l'apprentissage : les liens entre l’apprentissage et l’enseignement<ref>https://maaz.ihmc.us/rid=1RG1QWKKL-JHC7LL-1F69/Th%C3%A9ories%20de%20l'apprentissage.cmap</ref>|centré]] | |||
|[[Fichier:Theories apprentissage.jpg|alt=5 modèles d'apprentissage dont le connectivisme|vignette|500x500px|5 modèles d'apprentissage dont le connectivisme<ref>https://www.philippeclauzard.fr/2018/11/modeles-d-apprentissage.html</ref>|centré]] | |||
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''<br />'' | |||
== Essai et Erreur == | == Essai et Erreur == | ||
* Pas d’apprentissage sans possibilité d’essai et erreur | * '''Pas d’apprentissage sans possibilité d’essai et erreur''' | ||
* Pour que l’apprentissage soit possible il faut une culture où l’erreur est admise | * Pour que l’apprentissage soit possible il faut '''une culture où l’erreur est admise''' | ||
=== Catégories de l’apprentissage de Gregory Bateson (repris et adapté de : <ref>http://com3109.pbworks.com/w/page/8622945/Gregory%20Bateson-%20Concept%20des%20cat%C3%A9gories%20de%20l%27apprentissage</ref>) === | |||
En 1964, Gregory Bateson a émis des catégories de l’apprentissage suite à des recherches dans le domaine des « sciences du comportement » (Bateson, 1977, vol.1, p.253). À cette époque, il travaillait tant dans le monde animal qu’avec des humains. Le premier écrit fait sur l’apprentissage est un article intitulé « Les catégories de l’apprentissage et de la communication », contenu présenté lors d’un symposium en Autriche sur les conceptions du monde. Il se retrouve aussi dans ''Vers une écologie de l’esprit'' (Bateson, 1977, vol.1, p.253-282). | |||
'''Selon Bateson, l’apprentissage insinue automatiquement un changement''' et celui-ci implique un processus. Changement et processus sont interdépendants, car ils n’existent pas indépendamment et s’influencent mutuellement. | |||
==== Apprentissage zéro (0) ==== | |||
* '''il n'y a rien à apprendre, réponse systématique et réflexe : Routine''' | |||
* Ceci est le premier niveau d’apprentissage, soit un changement minimal ou un premier mouvement. C’est la réception d’une information provenant de l’extérieur, donc la base immédiate de tout acte. La séquence dite « essai-erreur » entre dans ce processus, mais on ne peut savoir ce qui est une erreur avant de faire le mouvement, donc l’apprentissage. | |||
''- Exemple : Je mets ma main sur un rond rouge du poêle, je me brûle.'' | |||
==== Apprentissage un (1) ==== | |||
* on constate un '''changement dans le comportement après un conditionnement''', un apprentissage qui ne fait pas appel à la conscience de l'apprenant (publicité, répétition avec punition et récompense) : imitation | |||
* Ce deuxième niveau d’apprentissage est ce que, communément, nous appelons « apprentissage ». '''Le lien entre l’expérience et le contexte se crée''' et il est possible de rectifier son comportement. '''La notion d’erreur dans les choix faits est saisie par la personne'''. '''Selon le behaviorisme, c’est le début du conditionnement du comportement et de l’accoutumance.''' | |||
''- Exemple : J’ai mis ma main sur le rond rouge du poêle, je me suis brûlé et je ne recommencerai plus.'' | |||
==== Apprentissage deux (2) ==== | |||
* '''l'apprenant est capable d'adapter une réponse précédemment acquise pour une situation différente. le processus de généralisation aide à transposer et à adapter la réponse : adaptation''' | |||
* Le troisième niveau correspond à la '''généralisation de l’expérience'''. Celle-ci devient transcontextuelle, c’est-à-dire que '''la personne peut faire des liens entre ce qu’elle a vécu, le contexte dans lequel l’action s’est produite et la multiplicité des situations où elle peut vivre la même expérience'''. Bien des actions que nous avons faites enfants ont été généralisées à des contextes divers et cela a pour but de simplifier la création des liens entre une situation que nous pouvons vivre et le comportement que nous croyons prescrit. Il n’y a plus de notions d’erreurs; la personne agit de cette façon parce qu’elle fait le lien avec son expérience et est consciente de ce lien, de son apprentissage. '''C’est un métaapprentissage.''' | |||
''- Exemple : Lorsque les ronds du poêle sont allumés, je peux me brûler. Il en est de même avec ce qui est très chaud comme le feu.'' | |||
==== Apprentissage trois (3) ==== | |||
* '''l'apprenant ne trouvant pas de réponse, trouve des comportement nouveaux. C'est un apprentissage qui engendre des changements profonds et durables. la situation l'oblige à créer du nouveau dans ses pensées, ses comportements, ses attitudes : modification''' | |||
* Ce dernier apprentissage ne se produit que chez un nombre restreint de personnes et ce, sur une petite part des expériences que l’individu peut vivre. Cet apprentissage arrive la plupart du temps dans un contexte spirituel ou existentiel. '''La personne, dans ce cas-ci, remet en question les liens qu’elle a créés auparavant''' et saisit le mécanisme d’apprentissage du niveau précédent pour, soit diminuer ce type d’apprentissage, soit l’augmenter. Ce dernier niveau met en relief des contextes qui englobent les contextes de l’apprentissage deux. | |||
''- Exemple : Pourquoi éviter les situations où je peux me brûler et suis-je prêt à me brûler dans certaines situations, dilemmes, etc.'' | |||
''- Exemple 2 : « C’est une chose terrible de s’habituer à quoi que ce soit » (Bateson, 1977 vol.1, p.277).'' | |||
=== A regarder === | |||
* Pour innover il est important de faire des erreurs : https://www.innowide.fr/post/pour-innover-il-est-important-de-faire-des-erreurs | |||
* ... | |||
== Le processus d’apprentissage organisationnel (Argyris et Schön 2001) == | |||
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|<youtube>dijVbM9DpxU</youtube> | |||
|<youtube>1ic0p6Fcwzc</youtube> | |||
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=== simple boucle, double boucle, triple boucle === | |||
[[Fichier:L'apprentissage en simple – double – triple boucle, d'après Argyris et Schön (2002) .jpg|alt=L'apprentissage en simple – double – triple boucle, d'après Argyris et Schön (2002) |vignette|350x350px|L'apprentissage en simple – double – triple boucle, d'après Argyris et Schön (2002) <ref>Messaoudene, Zahir. (2015). Relations entre les pratiques d’amélioration continue et l’apprentissage organisationnel dans des PME françaises. White Paper. </ref>]] | |||
==== Définition ==== | |||
La théorie de l'apprentissage simple, double et triple boucle selon les travaux de '''Chris Argyris et Donald Schön'''. Dans ce contexte, les termes sont utilisés pour décrire différents '''niveaux d'apprentissage organisationnel et individuel.''' | |||
* '''Apprentissage à Boucle Simple (Single Loop Learning) :''' | |||
** L'apprentissage à boucle simple se produit lorsque les organisations ou les individus détectent et corrigent les erreurs en ajustant leurs actions tout en maintenant leurs valeurs fondamentales et leurs hypothèses de base. | |||
** C'est essentiellement un processus d'ajustement dans lequel les actions sont modifiées en réponse aux résultats observés. | |||
* '''Apprentissage à Double Boucle (Double Loop Learning) :''' | |||
** L'apprentissage à double boucle va au-delà de la simple correction d'erreurs. Il remet en question et modifie les valeurs, les stratégies et les hypothèses sous-jacentes qui guident les actions. | |||
** En d'autres termes, dans l'apprentissage à double boucle, on remet en question les cadres conceptuels et les modèles mentaux qui influencent le comportement. | |||
* '''Apprentissage à Triple Boucle (Triple Loop Learning) :''' | |||
** L'apprentissage à triple boucle ajoute une dimension supplémentaire en réfléchissant sur le processus d'apprentissage lui-même. Il s'agit d'un niveau métacognitif où l'on examine et ajuste les processus d'apprentissage utilisés. | |||
** Cela implique non seulement de remettre en question les actions (boucle simple) et les valeurs sous-jacentes (double boucle), mais aussi d'examiner et de modifier les méthodes d'apprentissage. | |||
[[Fichier:Exemple Simple et Double Boucle.png|alt=Exemple Simple et Double Boucle|vignette|500x500px|Exemple Simple et Double Boucle<ref>https://theconversation.com/lagriculture-urbaine-un-modele-agricole-pas-comme-les-autres-95663</ref>]] | |||
En résumé, la distinction entre les boucles simple, double et triple dans la théorie d'Argyris et Schön réside dans le niveau d'exploration et d'ajustement. '''La boucle simple ajuste les actions, la boucle double remet en question les valeurs sous-jacentes, et la boucle triple réfléchit sur le processus d'apprentissage lui-même. Ces concepts sont souvent appliqués dans le domaine de la gestion organisationnelle et du développement des compétences.'''[[Fichier:KM simple et double boucle.png|alt=Les deux schémas d'apprentissage selon Chris Argyris.|vignette|Les deux schémas d'apprentissage selon Chris Argyris.[https://fr.wikipedia.org/wiki/Management_des_connaissances]]] | |||
==== Illustration ==== | |||
'''Un exemple pour illustrer''' les concepts d'apprentissage à boucle simple, double et triple, en utilisant une situation hypothétique dans un contexte organisationnel : '''Gestion d'une Équipe Projet''' | |||
* '''Boucle Simple (Single Loop Learning):''' | |||
** Situation : L'équipe projet n'a pas respecté la date limite fixée pour la livraison d'une partie du projet. | |||
** Réponse à Boucle Simple : Les membres de l'équipe travaillent plus d'heures pour rattraper le retard et respecter la date limite. Ils ajustent leurs actions en travaillant davantage. | |||
* '''Boucle Double (Double Loop Learning):''' | |||
** Réflexion : Le gestionnaire du projet réfléchit à la situation et se rend compte que le problème récurrent est lié à une planification optimiste. Il questionne la stratégie sous-jacente de fixer des délais trop serrés. | |||
** Réponse à Boucle Double : Le gestionnaire du projet décide de revoir le processus de planification, en tenant compte des délais réalistes, et de communiquer de manière plus transparente avec l'équipe sur les contraintes temporelles. | |||
* '''Boucle Triple (Triple Loop Learning):''' | |||
** Réflexion sur le Processus d'Apprentissage : L'équipe de gestion réfléchit à la manière dont elle apprend de ses expériences. Ils se rendent compte que les leçons tirées des retards ne sont pas systématiquement documentées et partagées. | |||
** Réponse à Boucle Triple : La direction décide de mettre en place un système formel de rétroaction après chaque projet pour capturer les apprentissages organisationnels. Ils réfléchissent sur la manière dont l'organisation apprend de ses erreurs et ajustent les méthodes d'apprentissage. | |||
Dans cet exemple, la boucle simple ajuste les actions (travailler plus d'heures), la boucle double remet en question les valeurs et les stratégies sous-jacentes (revoir la planification), et la boucle triple réfléchit sur le processus d'apprentissage lui-même (mettre en place un système de rétroaction). Cela montre comment ces concepts peuvent être appliqués de manière progressive pour un apprentissage organisationnel plus profond. | |||
==== ## à intégrer ## ==== | |||
http://www.sietmanagement.fr/theories-de-lapprentissage-organisationnel-argyris-et-schon-nelson-et-winter/ | |||
Pour '''C. Argyris et D. Schön''' (2001) il y a apprentissage organisationnel chaque fois que des divergences existent entre des résultats observés et des résultats attendus, entre ''epoused theory'' et ''theory in use''. Ces écarts sont alors analysés et codifiés dans la mémoire organisationnelle. Ceci amène à considérer deux niveaux dans un processus dynamique d’apprentissage: | |||
* si un problème n’est pas strictement identique, mais qu’on peut le résoudre par une adaptation des modes opératoires, c’est l’apprentissage « '''simple boucle''' » : rapide à mettre en œuvre, sans modification de la logique sous-jacente; | |||
* mais si les résultats observés ne correspondent toujours pas aux attentes, il faut modifier le schéma d’interprétation appliqué jusque-là : un apprentissage « '''double boucle''' » par modification des représentations, puis sélection des réponses dans le cadre de ce nouveau schéma. On reconnait bien sûr une analogie avec les concepts d’assimilation/accommodation de J. Piaget pour l’''Apprentissage'', et les concepts d’ordre1/ordre2 dans ''La nature du changement'': changer les paramètres ou changer de système? | |||
Il faut considérer que ces processus d’apprentissage en simple boucle et/ou en double boucle sont toujours itératifs. Argyris et Schön mettent aussi en évidence des mécanismes cognitifs de protection chez les individus (des '''routines défensives'''), mécanismes qui peuvent empêcher les processus d’apprentissage organisationnel en “double boucle” : écarts entre les théories professées (ce que l’on dit) et les théories effectivement utilisées (ce que l’on fait), stratégies d’esquive ou de dissimulation… | |||
https://www.blog-formation-entreprise.fr/concepts-pedagogiques-16-modeles-mentaux-apprentissage-double-boucle/ | |||
* '''L’apprentissage en simple boucle''' consiste, face à un problème, à le traiter en l’analysant puis en donnant une réponse en utilisant des règles, des méthodes, des principes d’actions, autrement dit des modèles mentaux connus et déjà établis. La décision qui en découle permet le plus souvent de régler le problème immédiatement sans pour autant transformer l’environnement de la situation et les façons de faire et de voir de ses intervenants. Chris Argyris donne l’exemple d’un thermostat qui allume automatiquement le chauffage lorsque la température d’une pièce descend en dessous de 20 °C pour présenter de façon caricaturale ce type d’apprentissage en simple boucle. | |||
* '''L’apprentissage en double boucle''', a contrario, conduit le collectif de travail face à un même problème à non plus appliquer une méthode ou des principes d’action connus mais à réfléchir sur les méthodes et principes d’action que l’on a à notre disposition et si besoin à en trouver d’autres plus pertinents pour trouver des solutions mieux adaptées. Ce travail réflexif amène le collectif de travail à remettre en cause ses modèles mentaux et en trouver d’autres mieux adaptés. Chris Argyris illustre cette façon de faire par l’exemple du thermostat qui aurait la capacité de se demander « pourquoi suis-je réglé sur 20°C ? Ne peut-on changer cette règle de couper le chauffage dès le dépassement des 20°C par une autre ou d’autres règles qui permettrait de faire des économies d’énergie plus efficacement ? Par exemple par la détection de la présence ou de l’absence de personnes dans la pièce, de fenêtres ouvertes ou fermées, etc. » | |||
L’apprentissage en double boucle, en s’interrogeant non plus seulement sur ce qu’il faut faire in situ, mais sur nos cadres de références dans l’action, c’est-à-dire nos modèles mentaux, conduit à des apprentissages beaucoup plus profonds et plus efficaces. Il nous permet de réfléchir comme disent les anglosaxons « ''out of the box'' ». | |||
Chris Argyris en deuxième partie de sa carrière a travaillé avec le grand spécialiste de la réflexité Donald A. Schön (cf. son ouvrage de référence : « le praticien réflexif »). A partir de leurs travaux, un troisième type d’apprentissage a été mis en évidence qu’ils ont qualifié d’apprentissage en triple boucle. '''C’est l’apprentissage qui permet à une personne ou une organisation ou encore une machine à apprendre à partir de ses façons d’apprendre et de tirer les leçons de ses expériences'''. C’est la capacité de metacognition chère aux spécialistes de l’apprenance. L’apprenant ou le collectif de travail est capable d’analyser comment il intervient dans de multiples situations et d’en tirer les leçons pour mettre en place des stratégies d’apprentissage plus pertinentes en situation de travail. | |||
https://savoiragile.com/2017/11/30/apprenons-nous%E2%80%89/ | |||
=== Typologie des approches de l'apprentissage organisationnel === | |||
[[Fichier:Typologie des approches de l'apprentissage organisationnel.png|alt=Typologie des approches de l'apprentissage organisationnel|centré|vignette|600x600px|Typologie des approches de l'apprentissage organisationnel]] | |||
<nowiki>##</nowiki> | |||
CHANGEMENT ORGANISATIONNEL DANS UNE PERSPECTIVE D’APPRENTISSAGE : LE DÉVELOPPEMENT DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES https://core.ac.uk/download/pdf/442656725.pdf | |||
FILLOL Charlotte, « Apprentissage et systémique. Une perspective intégrée », ''Revue française de gestion'', 2004/2 (n<sup>o</sup> 149), p. 33-49. DOI : 10.3166/rfg.149.33-49. URL : <nowiki>https://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2004-2-page-33.htm</nowiki> | FILLOL Charlotte, « Apprentissage et systémique. Une perspective intégrée », ''Revue française de gestion'', 2004/2 (n<sup>o</sup> 149), p. 33-49. DOI : 10.3166/rfg.149.33-49. URL : <nowiki>https://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2004-2-page-33.htm</nowiki> | ||
== Références == |
Version actuelle datée du 17 novembre 2023 à 14:15
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Définition
L'apprentissage, dans un contexte général, se réfère au processus par lequel une personne acquiert des connaissances, des compétences, des attitudes ou des comportements. C'est un aspect fondamental du développement humain et peut se produire de différentes manières tout au long de la vie. Voici quelques formes d'apprentissage courantes :
- Apprentissage formel : Il se déroule dans un cadre structuré, tel qu'une école, une université ou un programme de formation. Cela peut inclure l'enseignement par des enseignants, des conférences, des manuels, etc.
- Apprentissage informel : Il se produit sans structure formelle, souvent par l'expérience quotidienne, l'observation, les interactions sociales et l'auto-apprentissage. Par exemple, apprendre en observant quelqu'un faire quelque chose ou en expérimentant soi-même.
- Apprentissage expérientiel : Cela implique l'apprentissage par l'expérience directe. Les individus apprennent en faisant quelque chose plutôt qu'en l'apprenant théoriquement. Cela peut inclure des activités telles que des stages, des projets pratiques, etc.
- Apprentissage en ligne : Avec l'avènement de la technologie, de nombreuses personnes acquièrent des connaissances par le biais de cours en ligne, de tutoriels vidéo, de webinaires et d'autres ressources disponibles sur Internet.
- Apprentissage par essais et erreurs : Les individus apprennent en essayant différentes approches, en faisant des erreurs et en ajustant leur comportement en conséquence. C'est un processus souvent associé à l'expérimentation.
L'apprentissage est un processus dynamique et continu qui peut se produire de manière consciente ou inconsciente. Il est essentiel pour le développement personnel, professionnel et social.
Courants théoriques
4 grandes visions théoriques classiques[1]
- apprendre c’est transmettre des savoirs, en renforçant des comportements (le béhaviorisme);
- apprendre c’est traiter de l’information, par les mécanismes mentaux internes constitutifs de la pensée et de l’action (le cognitivisme).
- apprendre c’est construire des images de la réalité dans des situations d’action (le constructivisme);
- apprendre c’est échanger du sens, dans des rapports sociaux (le socio-constructivisme).
Béhaviorisme
- Comprendre et Retenir
- Faits et procédures
- L'apprentissage est un processus lié au fait de réagir à un stimuli externe
Auteurs : Thorndike, Pavlov, Watson, Guthrie, Hull, Tolman, Skinner
Cognitivisme
- Créer et Evaluer
- Raisonnements, Procédures et Résolution de problèmes
- L'apprentissage est un processus d'acquisition et de mémorisation d'information
Auteurs : Kolfka, Lewin, Piaget, Ausubel, Brunet, Gagne
Constructivisme
- Analyser et Appliquer
- Concepts et résolution de problèmes
- L'apprentissage est un processus de construction d'une réalité subjective
Auteurs : Dewey, Montessori, Strzeminski, Piaget, Vygotsky, Heinz von Foertster, Bruner, Simon, Watzlawick, Ernst von Glasersfeld, Morin
Socio Constructivisme
Le socioconstructivisme est une théorie de l'apprentissage qui met l'accent sur le rôle crucial de l'interaction sociale dans le processus d'acquisition des connaissances. Cette approche pédagogique considère que la construction du savoir résulte d'une collaboration entre les individus, plutôt que d'une transmission directe d'informations par un enseignant.
Voici quelques principes clés du socioconstructivisme :
- Interaction sociale : Selon le socioconstructivisme, l'apprentissage est favorisé par l'interaction sociale. Les individus apprennent en interagissant avec leurs pairs, en discutant, en échangeant des idées, et en participant à des activités de groupe.
- Zone proximale de développement (ZPD) : Cette notion, introduite par le psychologue russe Lev Vygotsky, est centrale dans le socioconstructivisme. La ZPD représente la différence entre ce que l'apprenant peut faire seul et ce qu'il peut faire avec l'aide d'un enseignant ou de pairs plus compétents. L'idée est de guider les apprenants dans cette zone pour favoriser leur développement.
- Apprentissage collaboratif : Les approches socioconstructivistes encouragent l'apprentissage collaboratif, où les apprenants travaillent ensemble pour atteindre un objectif commun. Cela peut se faire à travers des discussions, des projets de groupe, des activités coopératives, etc.
- Construction active du savoir : Les apprenants ne sont pas de simples réceptacles passifs d'informations, mais des participants actifs dans la construction de leur propre savoir. Ils construisent leur compréhension en intégrant de nouvelles informations avec leurs connaissances préalables et en les reliant à des expériences concrètes.
- Contextualisation : Le socioconstructivisme met l'accent sur la pertinence du contexte dans lequel l'apprentissage a lieu. Les connaissances sont mieux assimilées lorsqu'elles sont ancrées dans des situations concrètes et significatives pour les apprenants.
En résumé, le socioconstructivisme met en avant l'idée que l'apprentissage est un processus actif et social, où les interactions entre les individus jouent un rôle crucial dans la construction du savoir. Cette approche a des implications importantes pour la conception des environnements éducatifs, encourageant des méthodes d'enseignement qui favorisent la collaboration, l'interaction sociale et la participation active des apprenants.
Auteurs : Vygotsky...
Auxquelles s'ajoutent...
Cognition située et partagée
- application en situation
- "La cognition située est une théorie qui pose le principe que le savoir est inséparable de l'action. Par conséquent, toute connaissance est située dans une activité qui est liée aux contextes sociaux, culturels et physiques."[2]
Auteurs : Schuman, Lave, Wenger
Cognition Sociale
- Concepts et problèmes
- Par les termes mêmes, la cognition sociale renvoie à l'approche cognitiviste en psychologie. Dans cette perspective, les objets sociaux font l'objet de représentations mentales de type schémas (c’est-à-dire des éléments caractéristiques, les attributs prototypiques et des exemplaires). Par exemple, le concept de professeur s'inscrirait dans un schéma possédant des attributs comme l'autorité, le savoir et des exemples de professeurs qui nous ont marqués. Or selon la théorie cognitiviste, l'activation d'un concept (par un élément du contexte, par une réminiscence active, ou autre) est censée faciliter l'accessibilité à son schéma et aux concepts qui lui sont liés. Ainsi, dans la sphère sociale, l'interaction avec un individu donné activerait une série de schémas qui eux-mêmes influenceraient notre cognition sociale par ce qu'ils évoquent. Par exemple, si l'on nous présente un individu comme étant professeur, notre jugement pourrait se trouver biaisé par le schéma activé par ce concept : cet individu nous semblera savant ou autoritaire en fonction des représentations mentales associées au schéma activé.
- Cette perspective offre ainsi une explication aux phénomènes de préjugés, de racisme, mais aussi d'amitié...
- voir aussi sur ce point [3]
Connectivisme
- Reconnaitre et connecter
- L'apprentissage est un processus de connection de noeuds spécialisés renvoyant à des sources d'information
- L'apprentissage se fait par le biais de toutes les interactions permises par les réseaux
Auteurs : George Siemens ( incluant également Vygotsky, Papert Clark et le Constructivisme Social)
Essai et Erreur
- Pas d’apprentissage sans possibilité d’essai et erreur
- Pour que l’apprentissage soit possible il faut une culture où l’erreur est admise
Catégories de l’apprentissage de Gregory Bateson (repris et adapté de : [6])
En 1964, Gregory Bateson a émis des catégories de l’apprentissage suite à des recherches dans le domaine des « sciences du comportement » (Bateson, 1977, vol.1, p.253). À cette époque, il travaillait tant dans le monde animal qu’avec des humains. Le premier écrit fait sur l’apprentissage est un article intitulé « Les catégories de l’apprentissage et de la communication », contenu présenté lors d’un symposium en Autriche sur les conceptions du monde. Il se retrouve aussi dans Vers une écologie de l’esprit (Bateson, 1977, vol.1, p.253-282).
Selon Bateson, l’apprentissage insinue automatiquement un changement et celui-ci implique un processus. Changement et processus sont interdépendants, car ils n’existent pas indépendamment et s’influencent mutuellement.
Apprentissage zéro (0)
- il n'y a rien à apprendre, réponse systématique et réflexe : Routine
- Ceci est le premier niveau d’apprentissage, soit un changement minimal ou un premier mouvement. C’est la réception d’une information provenant de l’extérieur, donc la base immédiate de tout acte. La séquence dite « essai-erreur » entre dans ce processus, mais on ne peut savoir ce qui est une erreur avant de faire le mouvement, donc l’apprentissage.
- Exemple : Je mets ma main sur un rond rouge du poêle, je me brûle.
Apprentissage un (1)
- on constate un changement dans le comportement après un conditionnement, un apprentissage qui ne fait pas appel à la conscience de l'apprenant (publicité, répétition avec punition et récompense) : imitation
- Ce deuxième niveau d’apprentissage est ce que, communément, nous appelons « apprentissage ». Le lien entre l’expérience et le contexte se crée et il est possible de rectifier son comportement. La notion d’erreur dans les choix faits est saisie par la personne. Selon le behaviorisme, c’est le début du conditionnement du comportement et de l’accoutumance.
- Exemple : J’ai mis ma main sur le rond rouge du poêle, je me suis brûlé et je ne recommencerai plus.
Apprentissage deux (2)
- l'apprenant est capable d'adapter une réponse précédemment acquise pour une situation différente. le processus de généralisation aide à transposer et à adapter la réponse : adaptation
- Le troisième niveau correspond à la généralisation de l’expérience. Celle-ci devient transcontextuelle, c’est-à-dire que la personne peut faire des liens entre ce qu’elle a vécu, le contexte dans lequel l’action s’est produite et la multiplicité des situations où elle peut vivre la même expérience. Bien des actions que nous avons faites enfants ont été généralisées à des contextes divers et cela a pour but de simplifier la création des liens entre une situation que nous pouvons vivre et le comportement que nous croyons prescrit. Il n’y a plus de notions d’erreurs; la personne agit de cette façon parce qu’elle fait le lien avec son expérience et est consciente de ce lien, de son apprentissage. C’est un métaapprentissage.
- Exemple : Lorsque les ronds du poêle sont allumés, je peux me brûler. Il en est de même avec ce qui est très chaud comme le feu.
Apprentissage trois (3)
- l'apprenant ne trouvant pas de réponse, trouve des comportement nouveaux. C'est un apprentissage qui engendre des changements profonds et durables. la situation l'oblige à créer du nouveau dans ses pensées, ses comportements, ses attitudes : modification
- Ce dernier apprentissage ne se produit que chez un nombre restreint de personnes et ce, sur une petite part des expériences que l’individu peut vivre. Cet apprentissage arrive la plupart du temps dans un contexte spirituel ou existentiel. La personne, dans ce cas-ci, remet en question les liens qu’elle a créés auparavant et saisit le mécanisme d’apprentissage du niveau précédent pour, soit diminuer ce type d’apprentissage, soit l’augmenter. Ce dernier niveau met en relief des contextes qui englobent les contextes de l’apprentissage deux.
- Exemple : Pourquoi éviter les situations où je peux me brûler et suis-je prêt à me brûler dans certaines situations, dilemmes, etc.
- Exemple 2 : « C’est une chose terrible de s’habituer à quoi que ce soit » (Bateson, 1977 vol.1, p.277).
A regarder
- Pour innover il est important de faire des erreurs : https://www.innowide.fr/post/pour-innover-il-est-important-de-faire-des-erreurs
- ...
Le processus d’apprentissage organisationnel (Argyris et Schön 2001)
simple boucle, double boucle, triple boucle
Définition
La théorie de l'apprentissage simple, double et triple boucle selon les travaux de Chris Argyris et Donald Schön. Dans ce contexte, les termes sont utilisés pour décrire différents niveaux d'apprentissage organisationnel et individuel.
- Apprentissage à Boucle Simple (Single Loop Learning) :
- L'apprentissage à boucle simple se produit lorsque les organisations ou les individus détectent et corrigent les erreurs en ajustant leurs actions tout en maintenant leurs valeurs fondamentales et leurs hypothèses de base.
- C'est essentiellement un processus d'ajustement dans lequel les actions sont modifiées en réponse aux résultats observés.
- Apprentissage à Double Boucle (Double Loop Learning) :
- L'apprentissage à double boucle va au-delà de la simple correction d'erreurs. Il remet en question et modifie les valeurs, les stratégies et les hypothèses sous-jacentes qui guident les actions.
- En d'autres termes, dans l'apprentissage à double boucle, on remet en question les cadres conceptuels et les modèles mentaux qui influencent le comportement.
- Apprentissage à Triple Boucle (Triple Loop Learning) :
- L'apprentissage à triple boucle ajoute une dimension supplémentaire en réfléchissant sur le processus d'apprentissage lui-même. Il s'agit d'un niveau métacognitif où l'on examine et ajuste les processus d'apprentissage utilisés.
- Cela implique non seulement de remettre en question les actions (boucle simple) et les valeurs sous-jacentes (double boucle), mais aussi d'examiner et de modifier les méthodes d'apprentissage.
En résumé, la distinction entre les boucles simple, double et triple dans la théorie d'Argyris et Schön réside dans le niveau d'exploration et d'ajustement. La boucle simple ajuste les actions, la boucle double remet en question les valeurs sous-jacentes, et la boucle triple réfléchit sur le processus d'apprentissage lui-même. Ces concepts sont souvent appliqués dans le domaine de la gestion organisationnelle et du développement des compétences.
Illustration
Un exemple pour illustrer les concepts d'apprentissage à boucle simple, double et triple, en utilisant une situation hypothétique dans un contexte organisationnel : Gestion d'une Équipe Projet
- Boucle Simple (Single Loop Learning):
- Situation : L'équipe projet n'a pas respecté la date limite fixée pour la livraison d'une partie du projet.
- Réponse à Boucle Simple : Les membres de l'équipe travaillent plus d'heures pour rattraper le retard et respecter la date limite. Ils ajustent leurs actions en travaillant davantage.
- Boucle Double (Double Loop Learning):
- Réflexion : Le gestionnaire du projet réfléchit à la situation et se rend compte que le problème récurrent est lié à une planification optimiste. Il questionne la stratégie sous-jacente de fixer des délais trop serrés.
- Réponse à Boucle Double : Le gestionnaire du projet décide de revoir le processus de planification, en tenant compte des délais réalistes, et de communiquer de manière plus transparente avec l'équipe sur les contraintes temporelles.
- Boucle Triple (Triple Loop Learning):
- Réflexion sur le Processus d'Apprentissage : L'équipe de gestion réfléchit à la manière dont elle apprend de ses expériences. Ils se rendent compte que les leçons tirées des retards ne sont pas systématiquement documentées et partagées.
- Réponse à Boucle Triple : La direction décide de mettre en place un système formel de rétroaction après chaque projet pour capturer les apprentissages organisationnels. Ils réfléchissent sur la manière dont l'organisation apprend de ses erreurs et ajustent les méthodes d'apprentissage.
Dans cet exemple, la boucle simple ajuste les actions (travailler plus d'heures), la boucle double remet en question les valeurs et les stratégies sous-jacentes (revoir la planification), et la boucle triple réfléchit sur le processus d'apprentissage lui-même (mettre en place un système de rétroaction). Cela montre comment ces concepts peuvent être appliqués de manière progressive pour un apprentissage organisationnel plus profond.
## à intégrer ##
Pour C. Argyris et D. Schön (2001) il y a apprentissage organisationnel chaque fois que des divergences existent entre des résultats observés et des résultats attendus, entre epoused theory et theory in use. Ces écarts sont alors analysés et codifiés dans la mémoire organisationnelle. Ceci amène à considérer deux niveaux dans un processus dynamique d’apprentissage:
- si un problème n’est pas strictement identique, mais qu’on peut le résoudre par une adaptation des modes opératoires, c’est l’apprentissage « simple boucle » : rapide à mettre en œuvre, sans modification de la logique sous-jacente;
- mais si les résultats observés ne correspondent toujours pas aux attentes, il faut modifier le schéma d’interprétation appliqué jusque-là : un apprentissage « double boucle » par modification des représentations, puis sélection des réponses dans le cadre de ce nouveau schéma. On reconnait bien sûr une analogie avec les concepts d’assimilation/accommodation de J. Piaget pour l’Apprentissage, et les concepts d’ordre1/ordre2 dans La nature du changement: changer les paramètres ou changer de système?
Il faut considérer que ces processus d’apprentissage en simple boucle et/ou en double boucle sont toujours itératifs. Argyris et Schön mettent aussi en évidence des mécanismes cognitifs de protection chez les individus (des routines défensives), mécanismes qui peuvent empêcher les processus d’apprentissage organisationnel en “double boucle” : écarts entre les théories professées (ce que l’on dit) et les théories effectivement utilisées (ce que l’on fait), stratégies d’esquive ou de dissimulation…
- L’apprentissage en simple boucle consiste, face à un problème, à le traiter en l’analysant puis en donnant une réponse en utilisant des règles, des méthodes, des principes d’actions, autrement dit des modèles mentaux connus et déjà établis. La décision qui en découle permet le plus souvent de régler le problème immédiatement sans pour autant transformer l’environnement de la situation et les façons de faire et de voir de ses intervenants. Chris Argyris donne l’exemple d’un thermostat qui allume automatiquement le chauffage lorsque la température d’une pièce descend en dessous de 20 °C pour présenter de façon caricaturale ce type d’apprentissage en simple boucle.
- L’apprentissage en double boucle, a contrario, conduit le collectif de travail face à un même problème à non plus appliquer une méthode ou des principes d’action connus mais à réfléchir sur les méthodes et principes d’action que l’on a à notre disposition et si besoin à en trouver d’autres plus pertinents pour trouver des solutions mieux adaptées. Ce travail réflexif amène le collectif de travail à remettre en cause ses modèles mentaux et en trouver d’autres mieux adaptés. Chris Argyris illustre cette façon de faire par l’exemple du thermostat qui aurait la capacité de se demander « pourquoi suis-je réglé sur 20°C ? Ne peut-on changer cette règle de couper le chauffage dès le dépassement des 20°C par une autre ou d’autres règles qui permettrait de faire des économies d’énergie plus efficacement ? Par exemple par la détection de la présence ou de l’absence de personnes dans la pièce, de fenêtres ouvertes ou fermées, etc. »
L’apprentissage en double boucle, en s’interrogeant non plus seulement sur ce qu’il faut faire in situ, mais sur nos cadres de références dans l’action, c’est-à-dire nos modèles mentaux, conduit à des apprentissages beaucoup plus profonds et plus efficaces. Il nous permet de réfléchir comme disent les anglosaxons « out of the box ».
Chris Argyris en deuxième partie de sa carrière a travaillé avec le grand spécialiste de la réflexité Donald A. Schön (cf. son ouvrage de référence : « le praticien réflexif »). A partir de leurs travaux, un troisième type d’apprentissage a été mis en évidence qu’ils ont qualifié d’apprentissage en triple boucle. C’est l’apprentissage qui permet à une personne ou une organisation ou encore une machine à apprendre à partir de ses façons d’apprendre et de tirer les leçons de ses expériences. C’est la capacité de metacognition chère aux spécialistes de l’apprenance. L’apprenant ou le collectif de travail est capable d’analyser comment il intervient dans de multiples situations et d’en tirer les leçons pour mettre en place des stratégies d’apprentissage plus pertinentes en situation de travail.
https://savoiragile.com/2017/11/30/apprenons-nous%E2%80%89/
Typologie des approches de l'apprentissage organisationnel
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CHANGEMENT ORGANISATIONNEL DANS UNE PERSPECTIVE D’APPRENTISSAGE : LE DÉVELOPPEMENT DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES https://core.ac.uk/download/pdf/442656725.pdf
FILLOL Charlotte, « Apprentissage et systémique. Une perspective intégrée », Revue française de gestion, 2004/2 (no 149), p. 33-49. DOI : 10.3166/rfg.149.33-49. URL : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2004-2-page-33.htm
Références
- ↑ http://www.sietmanagement.fr/theories-de-lapprentissage-individuel-transmettre-construire-echanger-j-piaget-l-vygotksi/
- ↑ https://www.wikiberal.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_cognition_situ%C3%A9e
- ↑ Le laboureur et les mangeurs de vent - Boris Cyrulnik, Odile Jacob EAN : 9782415001360
- ↑ https://maaz.ihmc.us/rid=1RG1QWKKL-JHC7LL-1F69/Th%C3%A9ories%20de%20l'apprentissage.cmap
- ↑ https://www.philippeclauzard.fr/2018/11/modeles-d-apprentissage.html
- ↑ http://com3109.pbworks.com/w/page/8622945/Gregory%20Bateson-%20Concept%20des%20cat%C3%A9gories%20de%20l%27apprentissage
- ↑ Messaoudene, Zahir. (2015). Relations entre les pratiques d’amélioration continue et l’apprentissage organisationnel dans des PME françaises. White Paper.
- ↑ https://theconversation.com/lagriculture-urbaine-un-modele-agricole-pas-comme-les-autres-95663