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Initialement, l’étude du dialogue traitait essentiellement du langage oral, le langage écrit n’étant pas considéré comme du dialogue écrit en particulier par la psychologie. La tendance s’est inversée avec l’apparition d’outils de communication tel que le courriel ou la messagerie instantanée (Chat), donnant lieu à de nombreux travaux en communication médiatisée par ordinateur (CMO) (Baker et al. 2001). La communication écrite peut donc désormais être appréhendée comme un dialogue. | Initialement, l’étude du dialogue traitait essentiellement du langage oral, le langage écrit n’étant pas considéré comme du dialogue écrit en particulier par la psychologie. La tendance s’est inversée avec l’apparition d’outils de communication tel que le courriel ou la messagerie instantanée (Chat), donnant lieu à de nombreux travaux en communication médiatisée par ordinateur (CMO) (Baker et al. 2001)<ref>Baker, M., E. d. Vries, K. Lund et M. Quignard (2001). Interactions épistémiques médiatisées par ordinateur pour l'apprentissage des sciences : bilan de recherches. Actes du colloque Environnements Interactifs d'Apprentissage avec Ordinateur. 8.</ref>. La communication écrite peut donc désormais être appréhendée comme un dialogue. | ||
Un dialogue est constitué d’un échange alterné entre au moins deux sujets (Nicolle 2003) : le locuteur (celui qui diffuse) et l’allocutaire (celui qui interprète). Le sens construit dans le dialogue dépend alors d’une co-construction entre les participants (Trognon et Brassac. 1992). L’étude du dialogue homme machine doit donc considérer les énoncés écrits de manière isolée, car ils constituent les éléments d’interaction pouvant être appréhendés comme des actes de langage (Searle. 1972; Searle et Vanderveken 1985). Il s’agit également de prendre en considération la structure globale du dialogue qui introduit différentes phases, comme la reconnaissance mutuelle, la proposition de sujet, l’acception du sujet ou encore la clôture du dialogue. Enfin, il est essentiel de considérer l’enchaînement conversationnelle. Cet enchaînement entre deux énoncés est, en effet, le facteur qui permet d’assurer une compréhension mutuelle entre les participants au dialogue. | Un dialogue est constitué d’un échange alterné entre au moins deux sujets (Nicolle 2003)<ref>Nicolle, A. (2003). Interaction langagière personnes / machines. Variation, construction et instrumentation du sens, Hermès: 251-285.</ref> : le locuteur (celui qui diffuse) et l’allocutaire (celui qui interprète). Le sens construit dans le dialogue dépend alors d’une co-construction entre les participants (Trognon et Brassac. 1992)<ref>Trognon, A. et C. Brassac. (1992). " L'enchaînement conversationnel." Cahiers de Linguistique Française 13: 76-107.</ref>. L’étude du dialogue homme machine doit donc considérer les énoncés écrits de manière isolée, car ils constituent les éléments d’interaction pouvant être appréhendés comme des actes de langage (Searle. 1972; Searle et Vanderveken 1985)<ref>Searle., J. (1972). Les actes de langage, Essai de philosophie du langage., Hermann.</ref><ref>Searle, J. R. et D. Vanderveken (1985). Foundations of Illocutionary Logic. Cambridge, Cambridge University Press.</ref> . Il s’agit également de prendre en considération la structure globale du dialogue qui introduit différentes phases, comme la reconnaissance mutuelle, la proposition de sujet, l’acception du sujet ou encore la clôture du dialogue. Enfin, il est essentiel de considérer l’enchaînement conversationnelle. Cet enchaînement entre deux énoncés est, en effet, le facteur qui permet d’assurer une compréhension mutuelle entre les participants au dialogue. | ||
La compréhension mutuelle est en relation avec les informations véhiculées entre les participants. Celle-ci dépend des théories du transfert « qui traitent de la manière dont l’information est véhiculée entre les participants » (Nicolle et Dizier 1999). Il est ainsi possible d’appréhender le transfert d’information selon 3 aspects : | La compréhension mutuelle est en relation avec les informations véhiculées entre les participants. Celle-ci dépend des théories du transfert « qui traitent de la manière dont l’information est véhiculée entre les participants » (Nicolle et Dizier 1999)<ref>Nicolle, A. et V. S. Dizier (1999). Vers un modèle des interactions langagières. L'interdisciplinaire. Lyon.</ref>. Il est ainsi possible d’appréhender le transfert d’information selon 3 aspects : | ||
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Le niveau physique du transfert permet ainsi d’identifier à la fois les propriétés du medium utilisé, ainsi que les propriétés du signal qui peut y être transmis. Ce signal qu’il soit auditif ou écrit constituera la représentation des informations à transmettre. Son interprétation nécessite la connaissance d’un code, qui constitue un métalangage définissant les règles d’organisation des symboles pour produire un énoncé signifiant. | Le niveau physique du transfert permet ainsi d’identifier à la fois les propriétés du medium utilisé, ainsi que les propriétés du signal qui peut y être transmis. Ce signal qu’il soit auditif ou écrit constituera la représentation des informations à transmettre. Son interprétation nécessite la connaissance d’un code, qui constitue un métalangage définissant les règles d’organisation des symboles pour produire un énoncé signifiant. | ||
La physique du transfert reste toutefois à un niveau bas d’analyse et appréhende la communication selon un schéma peu en accord avec la réalité. Boullier dans le domaine de l’ingénierie pédagogique évoque ainsi que « certains schémas anciens ont la vie dure pour décrire la communication et celui de Shannon et Weaver où l’étudiant est alors traité comme un récipient qui se remplit, sans autre travail, des contenus qui lui sont déversés. Ce schéma de la communication technique continue de faire des ravages dans les représentations des processus éducatifs : les révisions systémiques (il y a du feed-back) ou à la mode de Jakobson (il y a codage et décodage) ne cherchent pas à remettre en cause les évidences selon lesquelles il serait possible d’identifier un émetteur et un récepteur, » (Boullier 2001). En effet, la communication ne peut être appréhendée comme unilatérale puisque communiquer c’est avant tout « agir sur l’autre » (Bateson et Winkin 1984). L’introduction de la notion de référent est toutefois intéressante dans le modèle de Jackobson puisqu’elle introduit déjà, pour partie, la dimension sémiotique que nous aborderons par la suite. | La physique du transfert reste toutefois à un niveau bas d’analyse et appréhende la communication selon un schéma peu en accord avec la réalité. Boullier dans le domaine de l’ingénierie pédagogique évoque ainsi que « certains schémas anciens ont la vie dure pour décrire la communication et celui de Shannon et Weaver où l’étudiant est alors traité comme un récipient qui se remplit, sans autre travail, des contenus qui lui sont déversés. Ce schéma de la communication technique continue de faire des ravages dans les représentations des processus éducatifs : les révisions systémiques (il y a du feed-back) ou à la mode de Jakobson (il y a codage et décodage) ne cherchent pas à remettre en cause les évidences selon lesquelles il serait possible d’identifier un émetteur et un récepteur, » (Boullier 2001)<ref>Boullier, D. (2001). "Les choix techniques sont des choix pédagogiques : les dimensions multiples d'une expérience de formation à distance." Sciences et Techniques Educatives.</ref>. En effet, la communication ne peut être appréhendée comme unilatérale puisque communiquer c’est avant tout « agir sur l’autre » (Bateson et Winkin 1984)<ref>Bateson, G. et Y. Winkin (1984). La nouvelle communication, Seuil.</ref>. L’introduction de la notion de référent est toutefois intéressante dans le modèle de Jackobson puisqu’elle introduit déjà, pour partie, la dimension sémiotique que nous aborderons par la suite. | ||
La logique de transfert renvoie à la dimension sociale du dialogue. Il s’agit de caractériser dans l’enchaînement conversationnel l’inversion des rôles de locuteur et d’alocutaire des participants. Le locuteur est en position de diffusion de l’information. Il produit des signaux avec un code qu’il a choisi ou sur lequel il s’est formé un consensus par exemple dans la phase initiale du dialogue. L’alocutaire se place en position d’interprétant. Il s’agit pour lui d’associer un sens aux signaux qu’il perçoit. L’alocutaire aura alors tendance à interpréter les signaux perçus selon ses spécificités. C’est à ce stade que nous pouvons introduire l’aspect sémiotique du transfert. | La logique de transfert renvoie à la dimension sociale du dialogue. Il s’agit de caractériser dans l’enchaînement conversationnel l’inversion des rôles de locuteur et d’alocutaire des participants. Le locuteur est en position de diffusion de l’information. Il produit des signaux avec un code qu’il a choisi ou sur lequel il s’est formé un consensus par exemple dans la phase initiale du dialogue. L’alocutaire se place en position d’interprétant. Il s’agit pour lui d’associer un sens aux signaux qu’il perçoit. L’alocutaire aura alors tendance à interpréter les signaux perçus selon ses spécificités. C’est à ce stade que nous pouvons introduire l’aspect sémiotique du transfert. | ||
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La Sémiotique du transfert est au cœur du processus de construction du sens entre les participants au dialogue. Elle renvoie aux problématiques de représentation, représentation du monde et à la construction de terrain commun. Lorsque deux individus dialoguent, chacun se construit une représentation de l’autre et de l’environnement dans lequel le dialogue a lieu : c’est ce que nous nommerons une représentation du monde. Elle est propre à chacun. Elle est influencée par l’origine et l’histoire de chaque individu. C’est à partir de là que se construisent les systèmes de référence sur lesquels se basent l’interprétation. L’ambiguïté du langage naturel, qui est polysémique, peut poser des difficultés dans la construction de ce terrain commun. Chaque acteur interprétera les énoncés selon son propre système de référence. Ceci explique les situations d’incompréhension, par exemple, entre les participants au dialogue qui vont permettre de faire évoluer les systèmes de référence de chacun pour développer un terrain commun entre les acteurs. C’est au sein de ce terrain commun que doit se placer la définition du code inhérent à la physique du transfert, ainsi que la définition et l’alternance des rôles de la logique du transfert. Le terrain est donc en évolution constante venant faire évoluer la limite d’un modèle de transmission basé sur un code déterministe, puisque celui-ci va se construire dynamiquement : cette vue de la communication peut être rapprochée du modèle de Riley (1959). | La Sémiotique du transfert est au cœur du processus de construction du sens entre les participants au dialogue. Elle renvoie aux problématiques de représentation, représentation du monde et à la construction de terrain commun. Lorsque deux individus dialoguent, chacun se construit une représentation de l’autre et de l’environnement dans lequel le dialogue a lieu : c’est ce que nous nommerons une représentation du monde. Elle est propre à chacun. Elle est influencée par l’origine et l’histoire de chaque individu. C’est à partir de là que se construisent les systèmes de référence sur lesquels se basent l’interprétation. L’ambiguïté du langage naturel, qui est polysémique, peut poser des difficultés dans la construction de ce terrain commun. Chaque acteur interprétera les énoncés selon son propre système de référence. Ceci explique les situations d’incompréhension, par exemple, entre les participants au dialogue qui vont permettre de faire évoluer les systèmes de référence de chacun pour développer un terrain commun entre les acteurs. C’est au sein de ce terrain commun que doit se placer la définition du code inhérent à la physique du transfert, ainsi que la définition et l’alternance des rôles de la logique du transfert. Le terrain est donc en évolution constante venant faire évoluer la limite d’un modèle de transmission basé sur un code déterministe, puisque celui-ci va se construire dynamiquement : cette vue de la communication peut être rapprochée du modèle de Riley (1959). | ||
[[Fichier:Figure 24 Le modèle de Riley (source - http---extension.missouri.edu-explore-comm-cm0109.htm ).png|alt=Figure 24 Le modèle de Riley (source : http://extension.missouri.edu/explore/comm/cm0109.htm )|centré|vignette|600x600px|Figure 24 Le modèle de Riley <ref>http://extension.missouri.edu/explore/comm/cm0109.htm</ref>]] | [[Fichier:Figure 24 Le modèle de Riley (source - http---extension.missouri.edu-explore-comm-cm0109.htm ).png|alt=Figure 24 Le modèle de Riley (source : http://extension.missouri.edu/explore/comm/cm0109.htm )|centré|vignette|600x600px|Figure 24 Le modèle de Riley <ref>http://extension.missouri.edu/explore/comm/cm0109.htm</ref>]] | ||
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* aux contextes et capacités des émetteurs et des destinataires, | |||
* aux moyens de communication, | |||
* à la forme du message … | |||
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[[Fichier:Norbert & Wiener.png|alt=Norbert & Wiener|centré|vignette|600x600px|Norbert & Wiener<ref>https://www.researchgate.net/figure/Figure-n-I09-Modele-cybernetique-de-Norbert-Wiener_fig1_337243063</ref>]] | |||
[[Fichier:Vision globale de la communication.png|alt=Vision globale de la communication|centré|vignette|600x600px|Vision globale de la communication<ref>https://www.researchgate.net/figure/Figure-n-I09-Modele-cybernetique-de-Norbert-Wiener_fig1_337243063</ref>]] | |||
== Références == | == Références == |
Version actuelle datée du 8 octobre 2023 à 21:40
Dialogue
Source : Dialogue Homme Machine page 90 de la thèse
Initialement, l’étude du dialogue traitait essentiellement du langage oral, le langage écrit n’étant pas considéré comme du dialogue écrit en particulier par la psychologie. La tendance s’est inversée avec l’apparition d’outils de communication tel que le courriel ou la messagerie instantanée (Chat), donnant lieu à de nombreux travaux en communication médiatisée par ordinateur (CMO) (Baker et al. 2001)[1]. La communication écrite peut donc désormais être appréhendée comme un dialogue.
Un dialogue est constitué d’un échange alterné entre au moins deux sujets (Nicolle 2003)[2] : le locuteur (celui qui diffuse) et l’allocutaire (celui qui interprète). Le sens construit dans le dialogue dépend alors d’une co-construction entre les participants (Trognon et Brassac. 1992)[3]. L’étude du dialogue homme machine doit donc considérer les énoncés écrits de manière isolée, car ils constituent les éléments d’interaction pouvant être appréhendés comme des actes de langage (Searle. 1972; Searle et Vanderveken 1985)[4][5] . Il s’agit également de prendre en considération la structure globale du dialogue qui introduit différentes phases, comme la reconnaissance mutuelle, la proposition de sujet, l’acception du sujet ou encore la clôture du dialogue. Enfin, il est essentiel de considérer l’enchaînement conversationnelle. Cet enchaînement entre deux énoncés est, en effet, le facteur qui permet d’assurer une compréhension mutuelle entre les participants au dialogue.
La compréhension mutuelle est en relation avec les informations véhiculées entre les participants. Celle-ci dépend des théories du transfert « qui traitent de la manière dont l’information est véhiculée entre les participants » (Nicolle et Dizier 1999)[6]. Il est ainsi possible d’appréhender le transfert d’information selon 3 aspects :
- physique,
- logique ou social,
- sémiotique.
La physique de transfert correspond à la problématique de transmission d’information qui peut être considérée uniquement au niveau signal. Le cadre d’analyse est celui de la théorie de l’information basée sur le modèle de communication de Shannon et Weaver. Le modèle est constitué d’un émetteur et d’un récepteur qui communiquent au travers d’opérations de codage et décodage. L’orientation est ici de transmettre dans des conditions optimales un message à travers un moyen de communication donné. Le code est entièrement défini et doit être connu des participants au dialogue. Jakobson (1961) fait évoluer ce modèle de communication en introduisant la notion de référent. Le code n’est alors plus seulement appréhendé au niveau du signal, mais doit prendre en compte la dimension sociale et sémiotique. En effet, un élément du code, un symbole, a une signification dans un contexte, un référentiel particulier, lié aux acteurs mis en jeu, ainsi que le contexte social dans lequel ils baignent.
Le niveau physique du transfert permet ainsi d’identifier à la fois les propriétés du medium utilisé, ainsi que les propriétés du signal qui peut y être transmis. Ce signal qu’il soit auditif ou écrit constituera la représentation des informations à transmettre. Son interprétation nécessite la connaissance d’un code, qui constitue un métalangage définissant les règles d’organisation des symboles pour produire un énoncé signifiant.
La physique du transfert reste toutefois à un niveau bas d’analyse et appréhende la communication selon un schéma peu en accord avec la réalité. Boullier dans le domaine de l’ingénierie pédagogique évoque ainsi que « certains schémas anciens ont la vie dure pour décrire la communication et celui de Shannon et Weaver où l’étudiant est alors traité comme un récipient qui se remplit, sans autre travail, des contenus qui lui sont déversés. Ce schéma de la communication technique continue de faire des ravages dans les représentations des processus éducatifs : les révisions systémiques (il y a du feed-back) ou à la mode de Jakobson (il y a codage et décodage) ne cherchent pas à remettre en cause les évidences selon lesquelles il serait possible d’identifier un émetteur et un récepteur, » (Boullier 2001)[7]. En effet, la communication ne peut être appréhendée comme unilatérale puisque communiquer c’est avant tout « agir sur l’autre » (Bateson et Winkin 1984)[8]. L’introduction de la notion de référent est toutefois intéressante dans le modèle de Jackobson puisqu’elle introduit déjà, pour partie, la dimension sémiotique que nous aborderons par la suite.
La logique de transfert renvoie à la dimension sociale du dialogue. Il s’agit de caractériser dans l’enchaînement conversationnel l’inversion des rôles de locuteur et d’alocutaire des participants. Le locuteur est en position de diffusion de l’information. Il produit des signaux avec un code qu’il a choisi ou sur lequel il s’est formé un consensus par exemple dans la phase initiale du dialogue. L’alocutaire se place en position d’interprétant. Il s’agit pour lui d’associer un sens aux signaux qu’il perçoit. L’alocutaire aura alors tendance à interpréter les signaux perçus selon ses spécificités. C’est à ce stade que nous pouvons introduire l’aspect sémiotique du transfert.
La Sémiotique du transfert est au cœur du processus de construction du sens entre les participants au dialogue. Elle renvoie aux problématiques de représentation, représentation du monde et à la construction de terrain commun. Lorsque deux individus dialoguent, chacun se construit une représentation de l’autre et de l’environnement dans lequel le dialogue a lieu : c’est ce que nous nommerons une représentation du monde. Elle est propre à chacun. Elle est influencée par l’origine et l’histoire de chaque individu. C’est à partir de là que se construisent les systèmes de référence sur lesquels se basent l’interprétation. L’ambiguïté du langage naturel, qui est polysémique, peut poser des difficultés dans la construction de ce terrain commun. Chaque acteur interprétera les énoncés selon son propre système de référence. Ceci explique les situations d’incompréhension, par exemple, entre les participants au dialogue qui vont permettre de faire évoluer les systèmes de référence de chacun pour développer un terrain commun entre les acteurs. C’est au sein de ce terrain commun que doit se placer la définition du code inhérent à la physique du transfert, ainsi que la définition et l’alternance des rôles de la logique du transfert. Le terrain est donc en évolution constante venant faire évoluer la limite d’un modèle de transmission basé sur un code déterministe, puisque celui-ci va se construire dynamiquement : cette vue de la communication peut être rapprochée du modèle de Riley (1959).
Modèles de communication
La communication efficace des connaissances est sujette à de nombreuses contraintes :
- aux contextes et capacités des émetteurs et des destinataires,
- aux moyens de communication,
- à la forme du message …
Références
- ↑ Baker, M., E. d. Vries, K. Lund et M. Quignard (2001). Interactions épistémiques médiatisées par ordinateur pour l'apprentissage des sciences : bilan de recherches. Actes du colloque Environnements Interactifs d'Apprentissage avec Ordinateur. 8.
- ↑ Nicolle, A. (2003). Interaction langagière personnes / machines. Variation, construction et instrumentation du sens, Hermès: 251-285.
- ↑ Trognon, A. et C. Brassac. (1992). " L'enchaînement conversationnel." Cahiers de Linguistique Française 13: 76-107.
- ↑ Searle., J. (1972). Les actes de langage, Essai de philosophie du langage., Hermann.
- ↑ Searle, J. R. et D. Vanderveken (1985). Foundations of Illocutionary Logic. Cambridge, Cambridge University Press.
- ↑ Nicolle, A. et V. S. Dizier (1999). Vers un modèle des interactions langagières. L'interdisciplinaire. Lyon.
- ↑ Boullier, D. (2001). "Les choix techniques sont des choix pédagogiques : les dimensions multiples d'une expérience de formation à distance." Sciences et Techniques Educatives.
- ↑ Bateson, G. et Y. Winkin (1984). La nouvelle communication, Seuil.
- ↑ http://extension.missouri.edu/explore/comm/cm0109.htm
- ↑ https://www.researchgate.net/figure/Figure-n-I09-Modele-cybernetique-de-Norbert-Wiener_fig1_337243063
- ↑ https://www.researchgate.net/figure/Figure-n-I09-Modele-cybernetique-de-Norbert-Wiener_fig1_337243063